Qui était le père de Tane ? Un simple voyageur de passage, un dieu ayant trouvé sa mère belle ou simplement un habitant d’une autre île tahitienne l’ayant quitté après l’avoir mise enceinte parce qu’elle avait des pouvoirs ? Le garçon n’eut pas réponse, en revanche il savait que sa mère avait tentée de cacher son pouvoir avec le second homme qu’elle avait aimée, un homme, qui comme le premier l’avait quitté en découvrant ses pouvoirs, alors qu’elle attendait un second enfant. Son premier enfant, elle l’avait nommé en l’honneur du dieu de la beauté et de la paix. Avec lui, elle trouvait un nouveau bonheur, un moment de paix et de tranquillité, et comme toutes les mères, elle trouvait son enfant le plus beau de tous, même s’il était né borgne, elle le trouvait magnifique. Quant à son frère, né deux ans plus tard, elle l’avait nommé Roua, en l’honneur du dieu du soleil, car il était sa nouvelle lumière, sa seconde chaleur. Et tout comme les chiens ne font pas des chats, l’héroïne avait donnée naissance à deux héros, qui se firent rapidement remarquer.

Alors qu’ils étaient à l’école, le CE2 pour l’un et le CM2 pour l’autre, un élève plus vieux que Roua était venu l’insulter. Lui disant que sa mère n’était qu’une trainée, qu’elle était un monstre venu tuer les hommes avec ses pouvoirs. Même s’il était déjà plus grand que son frère, le jeune Roua n’osa pas répondre, il n’aimait pas la violence. Mais alors qu’il s’attendait à recevoir un nouveau coup, il ouvrit les yeux et vit le gamin partir en pleurant, se tenant la main de douleur, hurlant que c’était froid. Son frère aîné se tenait devant lui, une main tendu pour l’aider à se relever, un large sourire aux lèvres et une étrange arme dans son autre main. L’arme dégagée un froid étrange et même si elle avait une courbure comme il en avait vu dans un manga, elle était bien différente. Etrangement, même si son aîné était plus petit et moins musclé que lui, il le vit comme un héros, pas un héros comme on en parlait aux informations, mais comme il en avait vu dans ses livres. Malheureusement, même si l’arme avait disparu quand l’enseignante était intervenue, la mère des garçons fut convoquée. Les deux enfants furent renvoyés de l’établissement juste après et aucuns autres ne voulurent d’eux, ne voulant pas faire courir de risques aux élèves.

Peu de temps après, la mère mit fin à ses jours, ne pouvant plus élever ses enfants, alors que personnes ne voulaient l’embaucher. Tane devint encore plus protecteur avec son frère, faisant travailler son intelligence pour qu’ils ne soient pas séparés quand ils furent placés en famille d’accueil. Mais puisqu’il avait montré des talents de héros, les familles ne les gardaient pas longtemps, surtout quand Roua découvrit également ses pouvoirs. Alors que Tane invoquait des armes à volonté, s’étant entraîné en cachette pour l’utiliser rapidement, même s’il devait faire avec un angle mort handicapant, Roua chercha à se rendre utile. Il avait décidé, pour une étrange raison, qu’il voulait pouvoir créer des armes, pour que son frère les ajoute à sa collection. Même s’il le savait, Tane n’avait pas eu le cœur de lui dire qu’il n’avait pas besoin de lui pour ça, les lames se créant d’elle-même. Pourtant, il ne pouvait pas en faire apparaître à l’infini, ne pouvant alors qu’en faire apparaître deux modèles, mais qu’une à la fois. Pourtant, le petit Roua ne se découragea pas et se créa des armes en bois, fait avec de vieilles branches, pour apprendre à combattre avec son frère. Alors que l’aîné portait un coup trop rapide avec un des bâtons, le cadet voulut bloquer, mais se rata. Le bâton avait alors frappé sur son flanc, se brisant sous le coup. Paniqué, Tane avait lâché l’arme improvisée, des perles sous les yeux, inquiet de ce qu’il aurait pu faire à son frère. Mais ce dernier le regarda en souriant, lui disant qu’il n’avait pas mal et lui montrant même l’étrange couleur que sa peau venait de prendre. Ils venaient alors de découvrir, que si Tane était l’épée, Roua était le bouclier.

Continuant de cacher leurs pouvoirs, afin d’être tranquille avec les familles d’accueil, Tane trouva le moyen de ne plus changer en permanence. Il se plongea d’avantage de la lecture de tout genre de livre, afin d’emmagasiner le plus de connaissance possible. Quand la dernière famille s’était présentée à eux, il se présenta rapidement, montrant ce qu’il connaissait et leur disant qu’il voulait devenir un grand médecin. Le stratagème fonctionna, puisqu’ils décidèrent de les adopter et prévoyaient même de leur payer de grandes écoles. Même si, déjà à ce moment, Tane avait un plan pour partir au plus vite.


Cela faisait à peine deux ans qu’ils étaient dans leur nouvelle famille, Tane avait quatorze ans à ce moment-là. Mais son plan s’était mis en place, même plus rapidement grâce à la connexion internet qu’avez la famille. Il put, grâce à ça, apprendre à pirater n’importe quel site, comme celui du compte en banque de sa famille d’accueil. Avec cette tâche qu’il avait trouvée facile, le garçon acheta deux billets d’avion, pour que son frère et lui puissent se rendre à Athènes. Le tahitien voulait rejoindre la déesse Athéna depuis un moment et il avait enfin trouvé le moyen de s’y rendre. Il savait qu’elle seule pourrait le comprendre, pourrait l’aider à réaliser de grandes choses et d’utiliser tout son potentiel.

Il n’y a qu’une chose qu’il n’avait pas prévu avec le voyage, une seule qui le paralysa pendant tout le trajet. Le garçon venait de découvrir, lui qui n’avait jamais quitté son archipel, se déplaçant en bateau si besoin, qu’il avait une peur monstre du vide. Alors que son petit frère avait l’air de s’amuser comme un fou, et même si les hôtesses étaient à leur petit soin grâce à un petit mensonge de Tane, lui-même n’arrivait pas à être détendu. Crispé sur son siège, le garçon avait été heureux de faire escale aux Etats-Unis, même s’ils n’avaient pas pu quitter l’aéroport pendant les quatre heures d’attente, avant de retrouver cette angoisse terrifiante, jusqu’à Athènes.

Pourtant, même une fois arrivée, rien ne se passa comme il l’avait prévu. Il existait une inconnue dans son équation, une inconnue qu’il était pourtant sur d’avoir pris en compte, son frère. Roua, le sourire aux lèvres, lui avait attrapé la main, juste devant le Parthénon, et lui avait demandé avec le plus grand des calmes, s’ils pouvaient d’abord voir les forges d’Héphaïstos. Et avant même qu’il ne puisse lui répondre, Tane fut traîné par son petit frère, sans vraiment pouvoir lutter, en direction du port de la ville. De là, avec les économies qu’il lui restait, Roua leur avait pris des billets de bateau, pour se rendre sur l’île de mont Etna, là où se trouvait les forges. Et tout comme il avait fini par les traîner, le petit soleil avait demandé au dieu de les prendre tous les deux à son service.

Si Tane n’avait rien dit, pour faire plaisir à son frère, il n’avait pas caché à Héphaïstos qu’il ne voulait pas être ici. En revanche, il acceptait d’y rester pour faire des plans, du moment qu’il avait une liberté plus large. Le dieu du feu, loin d’être aussi hautain que les autres, accepta le marché et leur proposa même quelques cours de « mécanique ». Si la partie théorique avait attiré l’attention du tahitien, son frère préférait la partie pratique.


Depuis que le dieu les avait recueilli, les deux garçons avaient bien grandit, surtout Roua. Tane n’avait pas pu dépasser son frère en taille, il restait plus petit que lui, de facilement une tête ; et niveau musculaire, les masses de Roua lui était bien supérieur, mais ça le rendait bien plus lent que son aîné. Pendant que le plus jeune restait le plus souvent dans les forges, créant tout ce qu’il pouvait, dont une hache qu’il s’était fait pour combattre aux côtés de son frère, l’aîné profitait de sa liberté, partant aussi souvent que possible en missions.

Lors d’une mission, le tahitien était tombé sur un coéquipier un peu étrange à son goût. Le jeune homme, un grand blond taciturne, n’avait accepté aucune de ses stratégies, voulant absolument prendre la tête du groupe. Si en soi, il n’avait rien contre l’idée d’être dirigeait, même s’il était sûr d’être un meilleur chef, le stratège n’avait absolument pas compris pourquoi le chevalier voulait absolument commander et avoir son mot à dire sur les plans qui lui étaient proposés. Au bout d’un moment, le tahitien avait fini par garder ses plans pour lui et de faire comme il le voulait pendant la mission, peu lui importait la façon de réagir du blondinet.

Avec les années, le chevalier avait réussi à maîtriser un total de six lames, chacune d’elle ayant une apparence et un pouvoir différent. Quand il avait fait apparaître la plus lourde, une lame qu’il devait manier à deux mains, il put également invoquer deux lames à la fois. Par chance, il pouvait déjà se débrouiller correctement avec ses deux mains, ne lui posant donc aucun souci pour manier deux armes. Même s’il s’était entraîné pour compenser son œil invalide, il apprécia le cadeau que lui fit son dieu, un cache-œil lui permettant de ressentir ce qui l’entourait. Rapidement, parmi les chevaliers forgerons, le jeune homme devint célèbre et reçu un surnom qu’il appréciait, même s’il était loin d’en être capable, le bretteur aux milles lames.