Pour une fois, je vais vous offrir une histoire classique et plus gaie que toutes les précédentes. Ryusuke Hantsuki est le benjamin d’une famille déjà bien nombreuse. L’aînée, Nozomi, est partit étudier aux Etats Unis et a décidé d’y rester pour y vivre sa vie. Le jeune Ryusuke a, donc, grandit aux cotés de Keisuke, le frère cadet, et ses parents, au sein d’un vergé dans la campagne au nord du Japon, non loin d'Otaru.

Je ne vais pas vous mentir, il s’agit d’une famille aisée mais pas moins travailleuse. Tout le monde y mettait du sien pour maintenir la petite entreprise à flot ; entreprise qui avait une renommée nationale voir internationale. Certains vous dirons qu’on y trouve les meilleures pommes au monde. Malgré tout, chacun avait son hobby. Si Keisuke était un fondu de mécanique, Ryusuke, lui, préférait la ferronnerie, comme son père. Il restait fasciné par la façon dont le métal était façonné et pouvait passer d’un simple lingot brut et terne à une superbe lame lisse et brillante. Hantsuki père était un homme particulièrement doux et patient. Mise à part ses bras épais, il était assez petit et imberbe, bien loin du stéréotype du forgeron baraqué et barbu que nous connaissons en occident. Par ailleurs, sa spécialité tendait plus vers les lames médiévales européennes que vers les sabres et katanas japonais, symbole de tout le pays. La mère était assez grande et pouvait se montrer exigeante. L'enfance du jeune homme fut, on peut le dire, assez mouvementée, mais il n’en fut pas moins heureux.

Si on frère ainé était particulièrement énergique, lui c'était tout l'inverse. Déjà enfant, c'était un grand timide et un grand calme. Il osait à peine dire bonjour aux invités et préférait largement rester jouer dans sa chambre. En grandissant, cela ne changea que peu. Oh, ne vous méprenez pas, il avait des interactions sociales mais il appréciait sa petite solitude. De toute manière, les journées ne se prêtaient pas trop aux activités entre amis. Aussitôt rentré de l’école, il donnait un coup de main au vergé ou, alors, il allait aider son père à la forge.

Mais il avait une autre passion dans la musique. En effet, il était un grand fan des Raven Wings et, alors que les années passaient, il s’identifiait beaucoup à son chanteur, comme beaucoup d'adolescents de l’époque. Il s’affichait même avec des vêtements au style rock. Cependant, appréciant bien trop la couleur rouge, il s’affichait avec des vestes en cuir rouge vif ou bordeaux. Ses bracelets à pointes et ses cheveux bruns aux reflets orange flamboyant lui donnaient des airs de membre de gangs, alors que, pourtant, il n’en était rien. Bien qu’à l’école il portait l’uniforme réglementaire, son style décalé, son eye-liner et ses bracelets en métal le faisait sortir du lot. Ce style vestimentaire était en accord, également, avec la littérature fantastique dont il était mordu. Il préférait lire un bon livre que regarder un film ou une série. Bien qu’il appréciât les œuvres de J.R.R Tolken et de J.K. Rowling entre autre, il eut un coup de cœur pour un écrivain moins connu du nom de Christopher Paolini dont l’œuvre l’inspirera très longtemps jusqu’à aujourd’hui...

Un jour, alors qu’il sortait du collège dans lequel il étudiait, il fut pris à part par une bande de cinq jeune qui l’accusait de leur piquer leur style... Or, ce n’était pas le cas, et tout un chacun le savait. C'était juste un prétexte comme un autre pour chercher la bagarre. Après tout, quel mal pouvait faire un garçon timoré à une bande organisé de plusieurs garçons de son âge ? Ryu les ignora mais leur chef lui fit un brutal croche pied... Agile, le garçon réussit à rester debout, mais cette provocation le mit sauvagement en colère. Personne encore ne l’avait vu en colère. Il se retourna et décrocha un violent coup de poing dans le nez du chef de bande qui tomba, knock out. Le poing de Ryu lui faisait mal mais sa propre force, attisée par les heures passées à frapper du métal à la forge, le surprit. Néanmoins, fasse aux quatre autres, il n’avait aucune chance. Il se fit rapidement immobiliser et l’un des affreux commença à le menacer avec la flamme d’un briquet qu'il approcha de la boucle d'oreille que portait le garçon. Mais, sans crier gare, la flamme sembla s'envoler de sa source pour s’écraser sur le front du jeune homme qui tenait le briquet, l’obligeant à le lâcher et à se tenir le front en criant de douleur. Les trois autres jeunes ne comprirent pas ce qu’il venait de se passer. Profitant de la confusion, Ryusuke prit la fuite sans demander son reste.

Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre qu'il était un héros et que son feu lui permettait, tout simplement, de maitriser le feu. C’est à la forge qu'il mit en pratique l’utilisation de son don. Ses parents accueillirent cette nouvelle avec joie mais ils redoutaient (enfin, surtout sa mère) qu'il ne quitte le vergé pour aller rejoindre un quelconque dieu. Mais tel n’était pas l'objectif du garçon...

Ryusuke resta, donc, au vergé et termina ses études tout en aidant beaucoup ses parents, surtout son père, à la forge. Il comprit rapidement les subtilités de son feu et ses limites. Il s’en servait, surtout, pour obtenir la température de forge idéale, chauffant et refroidissant le métal de façon optimale, créant ainsi de superbes lames, parfaitement résistante... C'est en commençant à incruster des pierres semi-précieuses dans les gardes qu'il se rendit compte, par accident, que ces pierres pouvaient contenir l’énergie d’un feu nourrit. Mais il failli se laisser surprendre. Les gemmes semi-précieuses étaient extrêmement instables et, alors qu’il faisait des essaies, l’une d’elle explosa, manquant de le bruler gravement... Heureusement, il avait réussi à se protéger lui, ainsi que son père qui se trouvait non loin. Mais cette expérience lui fit bien trop peur et il s'arrêta d'utiliser son feu... du moins un temps.

Car, un jour, il apprit que le chanteur qu'il idolâtrait était, lui aussi, un héro et qu’il avait rejoint les Chevaliers. Il apprit, par la même occasion, que les Chevaliers d’Héphaïstos vivaient à l’intérieur de l’Etna et que ce volcan leur servait de forge géante. Désormais, il savait où il voulait aller et ce qu’il voulait faire dans la vie. Mais il se sentait encore jeune et pas essentiellement prêt à quitter le cocon familial où il se sentait si bien et où sa famille avait encore besoin de lui.

Durant les années qui suivirent, il se remit à s’entrainer à utiliser son feu, cette fois ci, plus prudemment. Il se rendit compte que la pureté de la pierre jouait sur la stabilité du feu qu'il y intégrait. Finalement, un beau jour, son père lui annonça qu’il n’avait plus rien à lui apprendre et, pour son 29° anniversaire, on lui offrit des billets d'avion pour se rendre à Athènes, lieu où vivaient les Chevaliers ainsi que son idole. Ce fut un moment fort pour le jeune Ryu qui remercia son père avec la promesse d’honorer son savoir et tout ce qu’il avait appris à ses côtés.

Mais, à son arrivée en Grêce, son idole n’était plus là... Magnus avait quitté la Grèce pour se rendre chez les Mercenaires. Déçu, mais pas moins motivé, Ryu fut très bien accueilli. Il trouvait ses camarades tous aussi bizarre que lui. L'un de se promenait toujours nu, une autre en petite tenue et semblait avoir autant de force qu’un goliath, encore une autre portait tout le temps une armure... C'était des gens étranges, mais il se sentait bien avec eux et, surtout, ils étaient accueillants car chacun traitait l’autre comme son égale, comme une famille. D'ailleurs, je vous avouerai qu’il a même une petite tendresse pour celle qui s’est présentée comme Alexis Svarog. Plusieurs fois il essaya de l’inviter à prendre un verre mais sa timidité le bloquait. Jusqu'au jour où cette dernière invita une Mercenaire aux forges qui, elle, ne se gêna pas pour prendre les devants. Mais cela allait bien au jeune homme qui, en bon gentlemen, accepta avoir laissé passer sa chance.

En se servant des minerais exceptionnels des forges, il se fabriquera l'épée parfaite pour lui. II s'agissait d'un mixte entre une rapière et une lame médiévale à double tranchant équipée de trois gros diamants violets taillé en forme de sphère. Autant dire que le gros du prix de l'épée se trouvait dans ces sphères et que toutes ses économies y étaient passé. Mais cela en valait le coup.