Perdu dans mes pensées à observer une de ces grenouilles empoisonnées, le cri puissant de Nazel me fait sursauter. Il avait visiblement trouvé quelque chose. Instinctivement je cours dans la direction du son et arrive dans un petit espace dégagé. A vrai dire ce genre d’espace est vraiment rare dans cette forêt. On est loin des grandes prairies, plane et verdoyante, on est plus sur… de la terre un peu d’herbe et des arbres exceptionnellement bien écarté, malgré leur racine qui s’étale plus que de raison. Et au milieu un Cerf, un cerf élaphe. Pourquoi donc il y avait un cerf élaphe ici ? Ce n’est pas vraiment leur milieu habituel. Je m’avance doucement voyant Nazel posé non loin.
Généralement les cerfs fuit au montre bruit un peu trop suspect mais pas lui. Je me demande si ce cerf est habitué à la présence humaine… Je retire ma capuche laissant mes longs cheveux rouge glissés sur mes épaules. Après tout je suis seul ici pas la peine de la porter… Après une avancé lente j’arrive au niveau du cerf et le laisse me sentir. Mon visage se détend lumineux, quel belle créature… dès que je le peux je me mets à le caresser doucement.
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Leander Iris
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Leander hésita un instant devant la forêt. Il avait beau savoir qu’il avait l’autorisation exclusive d’Artémis de s’aventurer sur son territoire, il n’était pas rassuré pour autant. Normalement, même les chasseurs n’étaient pas censés s’en approcher s’ils n’avaient pas d’une mission à traiter avec la déesse ou l’une de ses chasseresses. Mais quand le photographe avait expliqué la situation de Shishigami, elle n’avait pas put dire non.
Il faut dire qu’il avait quelque atouts de son côté. Premièrement, évidemment, Shishigami. Il l’avait recueillit quand il était un faon sans défense, mais malgré ses efforts pour lui trouver une personne compétente pour l’élever, il avait finit par devoir l’élever par lui-même. S’il s’était assuré de répondre à ses besoins, et de son bonheur, le faon n’était plus apte à être relâché dans la nature. Quand le cerf avait alors atteint l’âge d’être autonome, il avait supplié la déesse de lui offrir sa protection sur son territoire, et de lui permettre de venir lui rendre visite de temps en temps pour s’assurer que tout allait bien pour lui. La seconde raison pour laquelle elle avait accepté était parce qu’elle savait qu’il aimait les hommes et ne s’intéresserait pas réellement à ses chasseresses. Mais elle avait émit une condition ; il ne devait pas importuner celle-ci.
La question demeurant : Importuner c'est-à-dire ? Est-ce que juste les draguer un peu sans rien faire, juste histoire d’au moins maintenir les apparences, ça comptait comme les importuner ?
Il n’allait probablement pas tarder à le découvrir, car, en arrivant dans la sorte de clairière où était Shishigami, il aperçut une jeune femme aux cheveux rouge en train de caresser celui-ci. Il ne put s’empêcher de sourire. Le cerf semblait parfaitement satisfait de cette attention, offrant sa tête et son cou pour plus de caresses.
Il avait grandit depuis la dernière fois que Leander l’avait vu. Il était encore jeune est allait encore gagner beaucoup en taille et en poids avant d’avoir sa taille adulte, mais il promettait déjà d’être aussi imposant que les autres individus de son espèce. Après avoir observé la scène en silence un instant, le chasseur fut trahit par un « piou » du poussin qui, jusque-là, somnolait dans sa poche, et venait de se réveiller en sursaut. Pour ne pas donner l’impression d’être en train de mâter la chasseresse- quoi que, serait-ce vraiment une si mauvaise chose ?- il s’approcha en souriant :
« He bien, il semble avoir autant de succès que moi.
Arrivé à leur hauteur, il voulut caresser à son tour l’animal, mais il le devança, se frottant affectueusement à lui. Leander rit.
- Je vous présente Shishigami. Et je suis son père adoptif, Leander.
Il sourit, charmeur cette fois ci :
- Et vous, charmante demoiselle ? Je suppose que vous devez avoir un prénom aussi beau que vous ?
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La jeune chasseuse ce demande bien, que fait un homme occidentale dans cette forêt ? Généralement Artémis n’est pas fan des visites extérieures et encore moins de celle des hommes. En tout cas il pourrait être mignon si ce sourire charmeur n’était pas accompagné de phrase bateau de dragueur. Ce qui arrache un soupire à la jeune femme.
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Pendant un instant, Leander oublie la jeune femme. Il se perd dans la contemplation de l’oiseau alors qu’il attrapait un morceau de viande au vol pour le dévorer. Alors qu’il usait de son bec acéré pour déchiqueter sa nourriture, le chasseur sortit son appareil photo pour prendre quelques clichés. Comment pouvait-il y résister ? C’était l’occasion rêvée. Il était sublime, tout prêt, en train de manger, et le photographe avait le temps de régler ses photos correctement. Quand l’aigle s’en fut, il rangea son appareil en commentant :
« Il est sublime. Désolé, j’aurais dut demander avant de prendre des photos de lui, j’ai vu une opportunité d’avoir un superbe cliché, j’ai eu peur de la manquer. J’espère que ça ne vous dérange pas ? Je les supprimerais s’il le faut.
Une fois son appareil convenablement rangé, il sembla se rappeler tout à fait de la situation car il répondit à Karen :
– Shishigami est ici sous la protection d’Artémis, il ne peux pas retourner à la vie sauvage. Et elle m’a accordé l’autorisation de venir pour m’assurer qu’il va bien de temps à autres. Elle me fait un peu confiance, juste assez pour ça, parce qu’elle me connait un peu. Du fait que je suis un chasseur. Un chasseur d’Apollon je précise. Pas un chasseur d’animaux. Un chasseur d’images à la limite.
Il flatta un peu Shishigami avant de commencer à le tâter un peu partout pour vérifier son état de santé. Ce faisant, il continua de parler à Karen ;
- Pour que vous soyez ici, je suppose que vous êtes une chasseresse ? Ca fait de nous des collègues ? Dans ce cas, il me tarde de travailler ensembles, et de faire… Plus amples connaissances. Surtout d’une si jolie femme que vous. »
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Quand Karen lui permit de garder les photos en lui demandant pour en avoir, Leander sourit en retour, les yeux étincelants d’un sincère ravissement :
« Merci beaucoup. J’ai put avoir de superbes photos de lui, et c’est un magnifique spécimen. Je vous amènerais les photos sitôt que je les aurais développées, son rictus se métamorphosa, se fit plus charmeur, Ca nous donnera une opportunité pour nous revoir.
Les compliments et la drague ne semblaient pas du tout plaira à la chasseresse car elle entreprit de mettre les points sur les i. Sans faire dans la dentelle, et déclara sans détour qu’elle n’avait aucune envie de faire connaissance avec lui s’il était inutile en mission, et qu’elle travaillerait même mieux seule dans ce cas.
Le photographe ne réagit pas de suite, une pointe de jalousie dans la poitrine. Il aimerait bien, lui aussi, pouvoir dire qu’il travaillait mieux seul quand on l’assignait à des hommes en mission. Mais la vérité, c’est que son pouvoir le rendait complètement dépendant des autres. Ses coéquipiers le trouvaient plutôt utile, il le savait. Lui se trouvait complètement inutile.
Quand il se reprit, ce fut pour répondre avec un sourire malicieux ;
– Mes compliments vous gênent tant que ça ? Vous ne savez pas les accepter ? lui-même se trouvait lourd, Si on ne se voit pas pour eux, on pourrait se revoir au nom de notre amour commun des animaux ? Mais… S’il faut à tout prix que je vous sois utile en mission…
Il réfléchit un instant à la façon de faire sa démonstration avant de sortir Chocobo de sa poche. Le poussin s’ébroua et regarda autour de lui en poussant des petits piaillements curieux, tournant la tête sur le côté en observant Karen.
- Tu veux bien me filer un coup de main mon pote ?
Il s’éloigna un peu et déposa l’animal avant de lui demander de ne pas bouger. Puis, il commença à s’éloigner pendant que le poussin piaillait de protestation. Leander sortit son appareil dans la direction de Chocobo et l’appela. Le petit gallinacé trottina aussi vite que possible dans sa direction, ses minuscules ailes à moitié déployées.
*Flash* Leander appuya sur son appareil photo, mais, au lieu de prendre une photo, il activa son pouvoir, créant une zone où le temps était stoppé autour du poussin qui demeura suspendu en mouvement. Il savait que son animal ne souffrirait d’aucune répercutions d’avoir été en pause, si ce n’est d’être dépaysé si des choses bougeaient pendant ce temps.
Lui en outre… Sitôt le temps s’était il arrêté qu’un mal de tête s’était installé. Et il savait que plus il essaierait de tenir, plus il allait avoir mal- et la douleur escaladait follement vite. Il ne chercha alors pas à laisser le spectacle durer, il relâcha rapidement son emprise sur le temps et Chocobo finit de le rejoindre. Il le laissa monter dans sa main et lui donna à manger en récompense avant de le déposer sur son épaule. Il pivota enfin vers Karen ;
- Ca vous semble assez utile ?
Il ne put s’empêcher d’avoir l’air un peu blasé en disant cela. L’effet du mal de tête passager et de son amertume envers son pouvoir. Il repensait à ceux qu’il n’avait pas put sauver à cause de lui. Et de ses alliés qui s’étaient gravement blessés parce qu’il ne pouvait pas se joindre au combat. Dans ce « ca te semble assez utile » raisonnait un « toi aussi tu veux te laisser blesser à vie, ou tuer sous mes yeux pendant que je ne peux rien faire ? »
Mais la proposition de sa collègue de venir tenir compagnie à Shishigami lui remonta le moral. Son visage s’éclaira et il sourit avec sincérité.
- Je vous serais infiniment reconnaissant si vous lui rendiez visite de temps à autre. Il aurait bien besoin d’un peu de compagnie, je suis sûr qu’il s’ennuie pendant mon absence. Et puis, je m’inquiète toujours qu’il lui arrive quelque chose de grave qui nécessite des soins urgents et que je tarde trop à revenir.
Il caressa le cerf avec amour.
- Ce n’est pas comme si je pouvais le transporter partout lui, et de toute façon, il ne me serait pas reconnaissant de vivre chez les Apollon, il est bien plus heureux ici. »
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Les paroles de Karen semblèrent amuser Leander. Elle ne pouvait pas savoir après tout. Ce n’était pas comme s’il était écrit sur son front qu’il avait fait l’armée. Et il ne prenait son sniper que s’il partait en mission- et encore, il ne s’en servait pas vraiment. Pas dans le but de blesser du moins, encore moins de tuer. Sa réflexion était donc tout à fait naturelle. Il était pacifique aujourd’hui après tout.
« He bien… Je ne suis pas sans défense non plus. J’ai fait l’armée, je sais me défendre s’il le faut vraiment. Mais j’ai une nette préférence pour la communication au conflit. Ceci dit, il est vrai que quand j’utilise mon pouvoir, il m’est beaucoup plus dur de me défendre seul, il est très… Incapacitant.
Les images du bus accidenté duquel il n’avait pas put sortir les passagers malgré le temps arrêté lui revinrent à l’esprit. La sensation de perdre connaissance quand il avait poussé ses limites pour aider son ex à affronter les myrmekes qui les attaquaient fourmillait à nouveau dans ses membres. Les paroles de son compagnon lui annonçant qu’il aurait put mourir raisonnèrent à ses oreilles.
Il n’était rien de plus qu’un soutient à l’arrière pendant que ses alliés risquaient leur vie, il ne pouvait rien faire seul, ni être à leurs côtés. Son pouvoir le condamnait à être celui qui observait les autres braver le danger et perdre la vie tandis qu’il restait en sécurité. C’était pour ça qu’il avait décidé de prendre un sniper pour rejoindre les chasseurs. Il avait toujours été un fin tireur à l’armée. Mais à quoi servait-t-il sinon le rassurer quant à son utilité ? Puisqu’il ne comptait pas tirer sur un être vivant.
- J’ai plus de chances de mourir des effets de mon pouvoir que des monstres que nous affronterons, ils ne m’inquiètent pas. Et j’ai bravé une attaque de monstres avant de rejoindre les chasseurs. Je sais à quoi m’attendre. J’ai l’habitude d’aller au combat en sachant que ce sera peut-être mon dernier, ce n’est pas un souci pour moi. Et puis…
Il tourna la tête vers Shishigami qui reniflait curieusement la boule de duvet jaune.
- Tout comme cette forêt est désormais chez lui, et il se mettrait en danger s’il essayait de s’aventurer au dehors, nous autres héros n’avons pas vraiment le choix, n’est-ce pas ? Le monde n’est pas encore prêt à nous accueillir, nous sommes plus en sécurité parmi les nôtres, quitte à affronter des monstres, que dans la nature à essayer de se cacher.
Un secret était déjà assez lourd à porter. De toute façon, celui sur son identité de héros était déjà percé à jour, il risquait gros s’il ne se réfugiait pas ici. Il fixait son cerf, l’air grave et troublé, le regard lointain, avant de sembler se reprendre brusquement en déclarant avec humour ;
- Et puis, honnêtement, Apollon est plus effrayant que n’importe quel monstre ! Tu verrais la façon qu’il a de regarder ses chasseurs !
Caressant la tête de Shishigami, il ajouta, reprenant ses mauvaises habitudes charmeuses :
- De toute façon, sans rejoindre ce camp, nous ne nous serions sans doute jamais rencontrés. Et ça, ça aurait été un véritable drame. A présent nous pouvons faire équipe et sentir nos cœurs battre à l’unisson. »
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Des anomalies. Un danger aux yeux de l’humanité. Le regard de Leander se perd dans le vague à ces mots alors qu’un voile de douleur les obscurcit. Il pouvait encore entendre sa mère parlant des héros, déclarer qu’ils étaient les enfants de Satan, ou des personnes ayant passé un pacte avec. Qu’ils étaient là pour pervertir l’humanité. Un danger, oui. A ses yeux, il devait être un danger maintenant qu’elle savait qu’il en était un. Il ne pourrait plus jamais se présenter devant elle…
Quand la chasseresse reprit la parole, elle l’arracha à ses sombres pensés. Il sembla revenir à lui lorsqu’elle lui dit qu’il méritait peut-être qu’Apollon le dévore du regard. Il grimaça. Si elle savait pourquoi le dieu le regardait ainsi, et pourquoi il le détestait autant. Une sorte de bataille de volonté s’était lancée entre eux, sauf que le dieu ne faisait ça que pour s’amuser, et, pour Leander, c’était une question de survie. Il l’observa reculer avec colère, lui reprochant de ne pas comprendre « non », de ne pas sembler tenir à sa vie. Un rire amer monta dans sa gorge. Il l’étouffa. Il agissait justement ainsi parce qu’il tenait à sa vie. S’il laissait tomber son masque, s’il cessait de mentir, on le haïrait plus encore. Il devait s’assurer que, pas une seconde, les gens puisse le regarder et soupçonner la vérité.
« C’est dommage de le prendre ainsi. On aurait put passer un bon moment ensemble. Je ne connais aucune fille qui ai regretté le temps passé avec moi.
Répondit-il en affichant un air mi-charmeur, mi-vantard. Il inspira, s’il méprisait déjà ce qu’il venait de dire, il allait se haïr pour les propos qu’il s’apprêtait à tenir :
- Ceci dit, pardonne-moi mais aucun homme ne mérite d’être fixé ainsi par Apollon, ou par un autre homme tout court.
Détestable.
Méprisable.
Haïssable.
Parfois, il avait envie de quitter sa propre compagnie. Il fit mine de reporter son attention à Sishigami, mais lança un dernier jet de venin par-dessus son épaule :
- Dans ce cas, bonne nuit ma jolie. Si jamais tu change d’avis, tu sais où me trouver. Ici, ou dans l’immeuble des chasseurs. Tu n’auras qu’à demander le plus beau d’entre eux. »
Il devait être en tête de liste des personnes qu’elle détestait à présent. Et il allait devoir sérieusement re-négocier ses droit de venir auprès d’Artémis.
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Leander parle, et parle. Et il voit la chasseresse s’avancer brusquement vers lui. Rapide, le regard pas franchement amical. Le reste se passa très vite, sans qu’il n’ait le temps de réagir. Dans un éclair, il la vit lever le poing, l’instant d’après, il percutait violemment son visage. Le photographe s’interrompit aussitôt, portant sa main là où elle l’avait frappé. Elle n’y était pas allée de main morte. A côté de lui, Shishigami s’était tendu brusquement, comme prêt à défendre son père.
Froidement, elle déclara que s’il n’avait pas été au service d’Apollon, elle l’aurait tué sans hésitation. Il la croyait. Il voyait bien à son regard, il entendait bien à son ton, qu’elle ne bluffait pas. Mais il n’aimait pas ce qu’il entendait. Les yeux écarquillés, il s’indigna :
« Tu ne peux pas gâcher une vie pour si peu !
Le chasseur ne parlait pas pour lui. Non, il avait parfaitement conscience d’avoir mérité ce coup. Mais le pacifiste en lui ne supportait pas l’idée que, si elle eu cette conversation avec une autre personne, elle l’aurait tué sans le moindre remord.
Quand elle continu son discours, il semble se recroqueviller sur lui-même, son regard s’assombrissant un peu plus avec chaque mot. Est-ce qu’il pense qu’il va être joyeux en draguant aussi lourdement ? Non, bien sûr que non. Le jeune homme sait très bien qu’aucune de ses relations avec les filles ne l’a jamais rendu heureux. Et ne peuvent pas le rendre heureux. Il ne cherche pas à être heureux. Il cherche juste à pouvoir vivre une vie tranquille. Être heureux, à ce stade, est un privilège dont il ne peut pas bénéficier.
Quand elle assena, en point final de sa tirade, qu’il semblait lui-même aimer les hommes, il recula d’un pas, comme si elle l’avait frappé à nouveau, plus fort encore que précédemment. Il l’observa un instant, les yeux ronds comme des soucoupes, en proie à la panique. Son cerveau tournait à plein régime, cherchant une réaction appropriée pour dissiper tous soupçons.
Indice : N’importe quoi, mais pas une crise de panique.
« Tu ne sais pas de quoi tu parles… Tu as de la chance si tu peux te demander ce qui te rendra heureuse, et agir en conséquence. Ce n’est pas ce que la vie m’a réservé. Je n’ai pas le loisir de chercher ce qui me rendrait heureux. Juste ce qui m’est nécessaire pour survivre. A la manière d’une empousa. D’un homme empousa, bien sûr. Je ne m’intéresse pas aux hommes.
Pourquoi fallait-il que la comparaison qui lui soit venu soit des créatures mythologiques qui draguaient les hommes ? Il ne pouvait pas dire « incube » comme tout le monde ?
Un mouvement le fit sursauter. Shishigami avait bondit d’un coup, commençant à jouer avec la neige comme un jeune animal, ne voyant pas le conflit nécessiter son interventio. Le photographe prétendit l’observer un instant pour se donner du temps à chercher comment aborder la partie la plus épineuse de la tirade de sa collègue.
- Je ne vois pas ce qui te fait dire que je pourrais aimer les hommes. Je viens littéralement de te dire que ça me saoule qu’Apollon me mâte, si j’aimais les hommes, j’apprécierais l’attention d’un dieu comme Apollon ! L’expression « un bel Apollon », ça te dit quelque chose ? En plus, je viens de passer ces dernières minutes à te faire de multiples invitations. A moins que tu ne sois trans depuis le début- ce qui signifierais qu’Artémis serait transphobe pour t’avoir forcé chez les chasseresse alors que tu te considère comme un homme, ceci dit je ne serais qu’à moitié surpris que ce soit une terf- j’ai bien dragué une fille, non ? J’ai manifesté un clair intérêt pour toi, et aucun pour le moindre homme.
Il observa les flocons tomber sur ses vêtements. Etoiles blanches sur océan noir. Ils détonnaient dans ce paysage uniforme. Tout comme il détonnerait s’il était lui-même, s’il était honnête. Pour cette raison, il devait se fondre parmi les autres.
- Je suis désolé. Je t’ai mise en colère de toute évidence. Ce n’était pas mon intention. Je voulais juste…
Il hésita un instant, continuant à observer les flocons sur ses vêtements. Ils pouvaient fondre, et se confondre avec le tissu. Mais il ne serait jamais réellement la même chose. Différent à jamais. A jamais susceptible d’être identifiés.
Il releva la tête vers Karen, essayant de sourire. Il ne parvint qu’à afficher un rictus triste.
- Manifester… A quel point je te trouve charmante. C’était censé être flatteur. Je ne voulais pas être un dérangement.
Il baissa à nouveau les yeux. Il repensait à Tiamat, le seul homme avec qui il avait partagé des sentiments. Il était le premier à draguer lourdement les hétéros qui draguaient lourdement les filles. Que penserait-il de lui s’il le voyait maintenant ? Il ferma les yeux.
- Dénonce-moi à Artémis. Je l’ai bien mérité. J’ai été insupportable alors que tu m’as proposé ton aide… »
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Plus d’une vie est gâchée pour ça ? Leander écarquilla les yeux. Ce n’était pas une raison ! Bien au contraire ! Tant de vie étaient gâchées, ce n’était pas la peine d’en ruiner d’autres ! Il s’apprêtait à répondre quand le poing de Karen embouti son autre joue. Il posa sa main sur sa joue rougie, remuant sa mâchoire endolorie. Elle avait frappé encore plus fort là, non ?
« Bon sang tu ne sais communiquer que par la violence ou quoi ?
Shishigami s’agitait furieusement. Le photographe calma l’animal pour éviter qu’il n’essaie de prendre sa défense. Quand le cerf se détendit un peu, le chasseur tourna la tête vers sa collègue.
- Je ne sais pas ce que tu vas t’imaginer. Bien sûr que je drague les filles qui me plaisent. Ce n’est pas parce que tu es de mauvaises humeurs que tu peux te permettre de m’insulter de gay.
Les mots lui restèrent en travers de la gorge.
- Tu as raison, je ne connais rien de ta vie. Mais tu ne connais rien de la mienne non plus. Alors ne juge pas mes décisions selon ton propre vécu. Je n’ai pas de problème avec moi-même, je ne cherche pas à cacher ma prétendu homosexualité. En outre, j’ai des soucis autrement plus importants que de ne pas gâcher ma vie selon tes critères. Je te l’ai dit, le bonheur n’est pas quelque chose que j’ai le loisir de chercher à atteindre. Ma priorité est la survie.
Dans ce monde où sa sexualité était considérée comme un crime à certain endroits. Dans ce monde où ses pouvoirs étaient considérés comme la marque du diable par d’autres. Son identité, sa nature faisait de lui une cible à éliminer aux yeux de tant de personnes. Un danger. Paradoxalement, en agissant comme un dragueur insupportable, il était plus toléré, moins menacé. Qu’étaient les coups de poings quand ils lui permettaient d’éviter de se faire trouer de balles ?
Son cœur s’écrasa dans sa poitrine à ces pensées, comme si sa cage thoracique s’’effondrait pour faire pression dessus jusqu’à l’écraser. Il refusait de laisser ses larmes couler, pas devant la chasseresse, pas alors qu’elles risquaient de griller sa couverture. Mais quand elle lui annonça finalement qu’elle ne le dénoncerait pas à Artémis, il lui lança un regard surpris, et la surprise le fit cesser de contenir ses larmes qui coulèrent sur ses joues sans sanglots. Il sourit. Sincèrement.
- Merci. Beaucoup. Pas pour moi. Pour lui.
Il caressa l’encolure de Shishigami.
- Artémis aurait été furieuse si elle avait appris que j’ai déjà brisé sa confiance. Tu as raison, je devrais surveiller mon attitude quand je viens ici et que je croise des chasseresses.
Le photographe reporta ses yeux bleus sur Karen et sourit. Pas le sourire touché et sincère d’un peu plus tôt. Mais pas le sourire dragueur qui avait insupporté sa camarade. Non, un léger sourire, un peu triste, mais amical.
- J’espère qu’on pourra reprendre à zéro ?
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« Si tu préfères les filles ou fantasmes sur les puceaux, tant mieux pour toi, je ne vais pas te juger, mais ne viens pas mettre mes performances ou mon implication en question pour ça !
Quand elle le reprit sur le terme « insulte », Leander frémit et détourna le regard, une lueur de culpabilité luisant au fond de ses prunelles. Dans sa poche, Chocobo leva la tête vers lui et poussa un « piou » à son adresse. Sans doute avait-il juste froid avec toute cette neige, mais Leander avait l’impression qu’il essayait de lui dire quelque chose. Il caressa le duvet jaune sur son crâne avant de répondre.
- D’accord, je n’aurais jamais dut dire que c’était une insulte. C’est moi qui ai été insultant. C’est juste que… Tu insistais à sous entendre que j’étais gay et… Je me suis emporté. J’ai eu tort.
Le poussin piailla à nouveau, comme satisfait. Parfois le chasseur avait vraiment l’impression qu’il n’était pas qu’un simple poussin. Il releva la tête vers Karen pour la fixer.
- Tu peux trouver que je ne manifeste pas assez d’intérêt, mais tout le monde n’a pas la même façon de montrer que les autres lui plaisent. Je peux t’assurer que je connais quelqu’un qui aurait montré cent fois moins d’intérêt pour toi-même s’il t’avais vu comme l’amour de sa vie.
Quand elle lui conseilla de se calmer pour ne pas énerver Artémis, il hocha la tête en signe d’assentiment. Il ne voulait pas devoir chercher un autre endroit pour Shishigami, qui serait moins sécurisé qu’un espace dans la forêt amazonienne, enveloppé de l’aura de la déesse. Quand sa camarade sourit, prête à lui offrir une seconde chance, il lui sourit en retour. A nouveau, ce n’était pas son sourire charmeur. C’était un sourire sincère et amical.
- Je vais faire de mon mieux pour ne pas déraper. Même si je ne promets rien. Je veux dire… Avec toute cette neige, une chute est vite arrivée.
Un peu gêné par sa blague, il rougit et se détourna pour sortir Chocobo de sa poche. Le poussin commençait à remuer pour manifester son envie de sortir. Craignant qu’il ne s’enfonce dans la couche de neige qui s’était déposée au sol, le photographe la déblaya sur une zone pour déposer la petite boule jaune qui sautilla à terre pour se dégourdir les pattes.
- Il n’y a pas grand-chose d’intéressant à savoir sur moi. Avant de venir ici, j’ai vécu une vie plutôt classique. Ma mère nous a élevés seule mon frère et moi. Je n’ai aucun souvenir de mon père, je ne sais même pas si je l’ai connu. Ma mère était… Très croyante. Très, très croyante.
Il haussa les épaules en pivotant à nouveau vers sa camarade.
- Mais ça n’a rien qui soit hors du commun. J’ai grandit en Utah. Tout le monde était croyant là-bas ! Bon, d’accord, pas tout le monde, mais assez de monde pour que ça définisse toute la politique de l’Etat. C’est un endroit méprisable où il ne fait pas bon vivre honnêtement. Alors, autant que j’aimais ma mère et mon frère, j’ai rejoins l’armée dès mes 18 ans pour ne plus avoir à trainer là-bas.
Il émit un rire mi-amer, mi-amusé.
- Ouais, je sais, j’ai pas une gueule à faire l’armée. C’est mon expérience là-bas qui a fait de moi un pacifique. J’ai déjà bien assez de sang sur les mains. Et je ne suis même pas sûr du sang que j’ai versé, ni des motifs… Alors je suis rentré, et je suis devenu photographe. Principalement un photographe animalier, ma vraie passion. Dormir dans la nature pendant des semaines dans l’espoir de pouvoir prendre le cliché de mes rêves… Et puis, parfois, je prends des photos de gens sur commande, pour l’argent. C’est moins mon truc de faire des photos de mariage mais il faut bien payer son matos.
« Piou ! » L’interrompit Chocobo. Il semblait le juger du regard. Comme s’il savait disait « Ouais c’est ça, c’est surtout que tu es hyper dépensier et que l’argent brûle à ton contact ! » Leander sourit en le regardant, songeant juste qu’il avait l’air mignon.
- Et puis un jour j’ai révélé mon pouvoir au monde. Et en Utah, être un héros c’est considéré comme être un fils de Satan. Ma mère ne fait pas exception. Alors je suis venu ici. Me cacher du monde parmi d’autres héros.
Il avait éludé les parties gênantes de son récit. Son homosexualité, la vision de l’homosexualité de son Etat, Son ex. Son véritable ex. Tiamat. Le seul homme avec qui il avait osé partager ses sentiments.
- Oh, et évidemment j’ai recueillit Chocobo. Puis j’ai trouvé un faon orphelin dont je me suis occupé comme si j’étais sa mère et qui vit maintenant ici.
Oui. Chocobo le poussin était plus vieux que Shishigami le cerf. Il ne comprenait pas vraiment non plus.
- Et toi ? Tout ce que je connais de toi pour l’instant c’est la morsure de tes poings. J’aimerais connaître une facette plus… Agréable de ta personnalité.
Il avait dit ça sans sous entendu, sans intention de draguer, juste avec un sourire amusé, s’asseyant pour prendre son poussin sur ses jambes.
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Quand Karen précisa qu’elle n’était pas fan avec la religion catholique, ou autre similaire. Un petit rire monta de sa gorge et il regarda sa camarade avec un sourire amusé :
« Je n’aime pas vraiment non plus. En fait, je crois que j’ai appris à la détester en vivant là-bas. A croire que la révélation de l’existence des dieux grecs les a rendus encore plus fervents dans leurs croyances. Heureusement, même si ma mère a essayé de nous enseigner la religion, elle ne ou a jamais forcé à croire.
La chasseresse commença à raconter sa vie. Quand elle dit que sa famille s’était mise à la craindre après le développement de ses pouvoirs, il baissa les yeux, se remémorant le regard et les mots de sa propre mère quand elle avait découvert qu’il en était un.
- Je suis désolé pour toi, souffla-t-il avec compassion, Ce serait tellement plus facile si les gens cherchaient à comprendre ce qu’il ne connaissent pas au lieu de laisser la peur les guider.
Quand elle expliqua avoir suivit un vieil homme- ou un vieil ours- à 13 ans, il ne put se retenir de rire. C’était tellement inconscient. Heureusement les choses semblaient s’être bien passées derrière. Enfin… Pas trop mal ? Il supposait ? L’ours semblait lui avoir offert une vie étrange, et quand il voyait la personne qu’elle était devenue, il pouvait facilement relier les points ensemble. Mais l’important était que cette vie ne semblait pas lui avoir déplut. Cette vie étrange valait sans doute mieux que de grandir en étant observée comme un monstre par ses propres parents.
Quand elle annonça qu’elle tuait contre de l’argent, il ne put réprimer une grimace. Non pas qu’il la jugeait. Lui-même avait été militaire. Pas juste militaire. Il s’était révélé être un sniper extrêmement brillant. Il était responsable de la mort de plus de personnes qu’il ne voudrait l’admettre. Mais maintenant qu’il s’était tourné vers une vie de pacifisme, il ne pouvait s’empêcher de tiquer à l’idée que des vies soient toujours gâchées pour des choses stupides.
- C’est affreux que les gens puissent désirer la mort d’autres êtres-vivants de la sorte… En passant par quelqu’un d’autres, ils ne doivent même pas réaliser l’horreur de leur action.
Il ferma les yeux. Des images qu’il avait désespérément essayé d’effacer de ses souvenirs remontaient. Au début, il les comptait, pour ne jamais oublier. Il avait rapidement abandonné cette idée en sentant son estomac se torde de culpabilité chaque fois que le chiffre montait. Quand il rouvrit les yeux, il offrit un petit sourire à Karen.
- Ca me rassure un peu oui. Même si j’aurais préféré qu’ils n’aient pas à mourir. Mais maintenant, tu n’as plus à le faire. Tu es une chasseresse ! Tu ne travaille plus pour des riches, mais pour Artémis, et pour la faune. »
Shishigami vint se coucher à côté de lui et posa sa tête sur ses jambes. Il caressa sa tête en observant avec chaleur ses compagnons. Chocobo, lui, était lové en boule contre lui, endormit.
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Leander Iris
Karen Krigen
I see your eyes in the flowers
Il ne put s’empêcher de grimacer. Comment aurait-il put faire autrement ? Elle venait de lui annoncer qu’elle continuait à tuer. Ce n’était plus par besoin, pour gagner sa vie, au vu du salaire des héros. Non, c’était parce qu’elle n’imaginait pas sa vie autrement, et qu’elle considérait que certaine personnes le méritaient. Le photographe secoua la tête.
« Je n’essaierais pas de te convaincre, mais je ne peux pas être d’accord. Personne ne mérite de mourir à mes yeux. Je crois… Je crois sincèrement au changement.
Il observa la neige qui fondait à toute vitesse. Dire qu’il y a un instant, elle menaçait de le tuer alors qu’il la draguait lourdement, et maintenant, ils échangeaient amicalement sur leur vie et parlaient de point de vue aussi opposés sans se disputer. Les choses pouvaient changer si rapidement.
- Peut-être que tu me trouveras trop naïf. Peut-être que je le suis. Mais je m’en fiche. Je ne veux pas abandonner la voie qui me semble juste. Si je veux voir un changement, je dois être ce changement.
Quand elle lui demanda s’il aurait put laisser des personnes dans des conditions déplorables, condamnés à une vie d’esclavagisme ou de prostitution forcée, Leander secoua vivement la tête :
- Non, non ! Bien sûr que non ! Mais… Il n’y a pas besoin de tuer pour mettre un terme à ce genre de choses. On a mit en place des systèmes aujourd’hui pour rétablir la justice sans avoir besoin de tuer tout ce qui passe.
Il détourna le regard.
- Si on commence à accepter de tuer pour ce qu’on considère juste… A quel moment s’arrête t-on ? Qu’est-ce qui nous empêche de tuer pour des convictions purement personnelles ?
Par exemple, tuer les personnes comme lui, en étant persuadé de faire quelque chose de bien.
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Leander Iris
Karen Krigen
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Les paroles de Karen arrachèrent un sourire rassuré au jeune homme. De toute évidence, malgré la conviction qu’il montrait dans ses valeurs, il craignait non pas de paraître trop naïf, mais de l’être réellement. Quand elle lui dit qu’il avait hérité des valeurs de base de la religion de sa famille, Leander ne put s’empêcher de rire.
« Bien sûr. Je ne crois pas en l’existence de leur dieu, et je déteste la façon dont leur religion s’exprime dans mon Etat, mais ma mère m’a enseigné les préceptes de base. Je doute qu’il existe personne plus bienveillante qu’elle au monde, j’étais bien obligé de le devenir aussi en recevant son éducation et son amour.
Elle parla de la corruption, nota qu’ils étaient loin du monde auquel il rêvait. Il baissa les yeux, mais serra les poings avec détermination. Il en était bien conscient. Il y avait énormément de changement à faire. Enormément de temps à passer à éveiller les consciences. Peut-être lui-même ne verrait il pas ce monde parfait. Mais il refusait d’abandonner, il voulait y croire.
Soudain, elle s’approcha du photographe qui sursauta. Comme elle le regardait droit dans les yeux, il soutint son regard un instant, surtout par surprise, avant de se sentir gêné et de le détourner. Toute l’assurance qu’il manifestait plus tôt quand il la draguait s’était complètement envolée à présent qu’il laissait sa véritable nature parler.
Elle le mit au défi de ne plus cacher ce qu’il était. Il se détourna plus encore en ouvrant la bouche pour protester. Mais elle n’avait pas finit de parler, et annonça qu’en attendant ce jour, elle serait celle qui empêcherait qu’on le tue pour ce qu’il était.
Il l’entendit à peine le mettre au défi de rendre son métier inutile.
Son regard était plongé dans le vague. Une lueur de peur dansait dans le fond de ses prunelles. S’il ne pleurait pas, ses yeux étaient clairement humides. Il repensait à toutes les horreurs qui s’étaient passé chez lui. A cet homme qui en avait agressé au couteau trois personnes pour leur homosexualité, mais que la justice avait décidé de ne pas condamner à « crime haineux » parce que son état de merde ne considérait pas l’orientation sexuelle comme une raison de discrimination. Il repensa à la terreur qu’il avait ressentit à l’idée que ce genre de chose lui arrive pour un regard qui s’attardait trop, pour un désintérêt trop marqué pour les filles. Se faire attaquer, peut-être tuer. Et personne pour le défendre. Pas même sa propre famille…
- Je… Je rendrais ton métier inutile… Mais pas juste moi. On le fera ensemble. Tous. En s’unissant au lieu de se détester et de se craindre pour nos différences.
Il frotta ses yeux humides en réprimant un sanglot avant de se redresser et de sourire à Karen.
- Tu pourrais essayer aussi… Même si tu penses que tout le monde n’est pas rachetable. Tu pourrais… Essayer d’aider les gens à devenir de meilleures versions d’eux même. Nous sommes plus forts tous ensembles. »
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Leander Iris
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C’était inattendu. Sous les yeux du photographe, la chasseresse sembla se fissurer. Elle lui avait parut si forte, si sûre d’elle précédemment. Il n’aurait jamais pensé qu’une proposition aussi innocente et bienveillante que celle de mettre sa main à la patte pour aider à changer le monde suffirait à la briser. Il l’écouta sans rien dire, la laissa parler en l’observant se détourner, comme si, soudain, c’était elle qui n’arrivait plus à soutenir son regard.
C’était si inhabituel. D’habitude, c’est lui qui fuit le regard des gens.
Leander afficha un sourire doux et chaleureux. Pas un sourire dragueur. Plutôt le sourire réconfortant d’un ami qui vient soulager tes peines. Il s’approcha de Karen et leva lentement la main vers elle, afin de lui laisser le temps de le voir, de s’écarter si elle ne voulait pas qu’il la touche. Il l’approcha lentement d’elle dans le but de la poser sur son épaule.
« Tu peux aider les gens Karen. Tout le monde peut. C’est ainsi que le monde fonctionne. Tout le monde s’influence les uns les autres. C’est là notre puissance.
Il lui fit un clin d’œil.
- Et puis, si tu n’es pas sûre de pouvoir guider quelqu’un correctement, je peux te guider, toi. Je doute pouvoir faire de toi une pacifique. Mais je veux pouvoir t’amener à voir la valeur des vies humaines, réfléchir aux alternatives la prochaines fois que tu voudras trancher une gorge, songer aux conséquences qui découlent de ton geste pourtant si facile. Et aux conséquences qu’auraient put avoir un chemins certes plus difficile, mais plus… Gratifiant.
Le jeune homme se déplaça pour se mettre devant elle et la regarder droit dans les yeux.
- Que tu le veuilles ou non, tu influences toujours les gens. Toujours. Ceux qui croisent ton chemin, qui vont à leur tour influencer ceux qui croisent leur chemin, et ainsi de suite. Ca arrive en permanence, sans que l’on en ait conscience. Alors pourquoi ne pas essayer de contrôler cette influence pour en faire quelque chose dont tu puisses être fière ? Quelque chose de positif ? Influencer les gens pour qu’ils ne soient plus une menace, c’est aussi une façon de protéger les gens, mais sur le long terme. Les méthodes les plus rapides ne sont pas toujours les plus efficaces.
Il lui sourit.
- A partir d’aujourd’hui, j’essaierais de te changer toi aussi. Tu peux me voir comme un genre de… Mentor de la bienveillance ? »
Il avait prononcé ces derniers mot sur le ton de la blague, comme pour essayer de remonter le morale de sa collègue.
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