Bref.

La réaction d’Alexis la fit sourire doucement. Il est vrai qu’elle n’avait pas posé de question précise à la jeune femme et que cela avait de quoi déstabiliser. Mais elle voulait apprendre à la connaitre, simplement. Elle lui dit, alors, être chevalière et forgeronne… Cela ne la surprenait guère même si, à la vue de son petit gabarit, elle ne ressemblait pas du tout à une forgeronne. Mais Aleks avait vu sa force surhumaine à l’œuvre. Cette fille est terriblement plus forte qu’elle n’en a l’air. D’un coup, la petite femme eut une pensée impure… Elle l’imaginait dans les forges, dans sa tenue actuelle, couverte de sueur, frappant à grand coups de marteaux sur une pièce de métal chauffé à blanc… La petite femme ne put s’empêcher de se mordiller la lèvre d’excitation… D’un coup, elle eut encore plus envie d’aller la voir à l’œuvre.

Mais la suite était, hélas, beaucoup moins gaie. Elle était esclave depuis sa plus jeune enfance et, apparemment, elle n’avait connu que cela avant de rejoindre les Chevaliers… C’était la pire des enfances… Sans amour, sans attache, sans raison de vivre. C’était un miracle qu’Alexis en soit sortie vivante et c’était encore plus miraculeux qu’elle ait conservé sa santé mentale après une telle expérience, surtout aussi jeune. Aleksandra ne saura pas comment elle en sera sortie. Deux solutions s’imposaient : Ou elle a été sortie de là par un des dit Chevaliers ou alors, son feu s’est activé et lui a permit se s’enfuir… et en repensant à la griffe qu’elle avait vu dans la grotte, ça n’avait pas dû se faire sans effusion de sang.

« Je suis désolée… Terriblement désolée… Personne n’a le droit de faire ça et encore moins à des enfants… Maintenant je comprends mieux pourquoi tu ne voulais pas qu’il arrive la même chose ici… Ne t’en fait pas, je viendrai de temps en temps ici pour vérifier moi-même… Ce n’est pas si loin que ça du camp des Mercenaires… »

Aleksandra se fichait bien de l’humanité mais les enfants… Ils sont si purs, si innocents. Ils ont encore tant à vivre, tant à voir. Personne ne devrait les priver de leur innocence. Lorsque Alexis glissa sa main dans ses cheveux, la petite femme soupira d’aise… C’était si agréable… Depuis quand ne lui avait on pas procuré autant de douceur ?... Elle ferma les yeux et revit sa mère passer sa main dans ses cheveux d’or pour l’aider à se détendre les jours où elle était malade ou pour, simplement, l’aider à s’endormir… Cette fille… avait un don pour l’apaiser.

« Mais je suis heureuse que tu ais retrouvé une famille… J’ai eu quelques retours des Chevaliers… Vous portez bien votre nom, volant au secours de ceux qui en ont besoin… De vrais héros. Ça m’a longtemps fait rire… mais maintenant que je te vois… je me rends compte que… c’est vrai. »

Elle ouvre doucement les yeux sur son visage et lui caresse la joue du bout du pouce avant que la question lui soit retournée.

« Moi ?... Eh bien, je suis une erreur de la nature ahahah ! »

Aleks éclata de rire avant de s’expliquer.

« Je suis née dans un petit village de Norvège… Je n’aurais jamais dû survivre. Je suis née bien trop tôt. Mais ma mère a réussi à me sauver. Quand elle est morte, je me suis… échappée disons et j’ai fais ce qu’il fallait pour survivre jusqu’à ce que ce bouffon d’Ares ne me choppe par la peau du cou. Je n’ai jamais voulu le rejoindre et je le lui ai bien fait comprendre. Alors Hermes m’a proposé un compromis et je l’ai rejoint… »

Elle avait beaucoup résumé… En vérité, si elle était rentrée dans les détails, elle avait peur qu’Alexis ne la prenne pour une folle furieuse, une meurtrière sanguinaire et une voleuse sans scrupule… Ce qu’elle est dans un sens, mais pour le moment, elle voulait mettre le doigts sur le faite qu’elle devait le faire… Qu’elle n’avait pas eu le choix.

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Une vraie chevalière

La petite voleuse ne put s'empêcher de rire à cette remarque.

« Bah quoi ? Je suis une gentille criminelle, oui mademoiselle ! »

Elle avait dit ça en riant doucement. Pourquoi un voleur ne pouvait pas être gentil ? Suis-je obligé de vous parler de Robin Des Bois ?... Bon, à ceci près qu’Aleks vole les riches et garde tout pour elle toute seule. Et je ne vous parle pas des meurtres et autres horreurs qu’elle avait pu faire dans sa vie mais bon... Tout cela ne tient que du détail. En tous cas, elle parvenait à bien faire rire la jolie brune et, il fallait le reconnaitre, la voir heureuse faisait monter le rouge aux joues de la petite Mercenaire qui la trouvait d'autant plus belle ainsi... L’envie de lui voler un baiser était grande mais, pour une fois dans sa vie, elle décida de se retenir. Du moins pour l'instant le temps de la laisser répondre, surtout qu’elle lui dit alors ne pas être le meilleur modèle. Aussitôt, Aleks s’offusqua.

« Tu déconnes ?!.. Tu es hyper forte, déterminée et protectrice. Tu fais passer la vie des autres avants même ta mission. Si ça, c’est pas un esprit de chevalerie, alors moi je suis la Reine de Norvège ! »

Même si cela ne lui déplairait pas d’être couronnée reine de Norvège. Mais elle trouvait cela presque choquant de voir la jeune femme se dévaloriser car elle était persuadée que cette dévalorisation n’avait pas lieu d’être. Certes, elle ne la connaissait qu’à peine et surement pas assez pour se donner une idée parfaitement claire et objective la concernant. Cependant, une chose était sûre dans sa petite tête : Cette fille est une chevalière, dans le cœur et dans l’âme.

Un sourire mesquin se dessina sur ses lèvres à la remarque de la jeune femme. Oh oui, elle avait des amis et des ennemis dangereux... Mais la vie serait bien moins amusante si l’on ne prenait aucun risque n'est-ce pas ? Elle ne lui parla pas de son projet de détrôner Ares, du moins, pas de suite... Si elle savait la pauvre. Mais Aleksandra ne voulait pas passer pour plus folle qu’elle ne l'était déjà. Alexis lui confia se douter qu’elle venait d’un pays nordique, puis se révéla elle-même Russe.

« Ahah ! Je me doutais bien que ton accent me disait quelque chose... »

Mais la petite femme essaya alors de se calmer et de profiter simplement de cette caresse. Cette douceur tellement agréable sur sa petite tête, dans ses cheveux qui n'avait pas connu tant de douceur depuis des années...

« Lokidottir... Signifie fille de Loki. Je suis la fille du Dieu de la Malice. Les dieux nordiques sont les seuls vrais dieu. »

Lâcha-t-elle en riant malicieusement, à demi-sérieuse tout de même. Elle entrouvre les yeux pour lui demander.

« Mais Svarog, n’est-ce pas tout aussi étrange comme nom de famille ?... A-t-il une signification ? »

Demanda-t-elle, malgré elle, intéressée... Et puis, cette conversation était bien plus agréable que de parler de leur passé commun. Après tout, n’est-ce pas le moment présent le plus important ? Surtout ici, dans la fraicheur de cette case, sous les caresses de cette belle chevalière avec qui Aleksandra resterait bien à parler des heures durant...

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Une vraie chevalière

« Bien, madame la reine. »

Cette parole fit largement sourire Aleks qui ricana légèrement. C'était un peu moqueur, mais elle ne pouvait s'empêcher de la trouver drôle cette jeune femme. Mais, malgré tout ce que pouvait lui dire la petite Chevalière, elle ne doutait pas de la gentillesse et de l'esprit chevaleresque de l’Alexis

Elle écouta, alors, son explication concernant le dieu Svarog. Aleksandra fut surprise par ce qu’elle entendait. Le côté « dieu des forges » lui rappelait Thor qui martelait le fer de son marteau. Mais, surtout, le côté « Père Céleste » n’était pas sans lui rappeler le « Père de Toutes Choses ». La jeune chevalière mit, en effet, un point sur le fait que leurs religions avaient des points communs.

« Et comment qu’elles ont des points communs ! Tu me parles de Svarog comme nous nous parlons d'Odin. Même si dans ta religion, par rapport à la mienne, Svarog est forgeron. Chez nous, c’est le fils d'Odin, Thor, qui se charge des forges. Ahahah ! Trop cool ! »

D'habitude, elle n’est vraiment pas adepte des autres cultes, vénérant les seuls VRAIS dieux. Mais, pour le coup, la religion slave semblait véritablement proche et seuls les noms semblaient faire la vraie différence entre les cultes slaves et les cultes scandinaves. Elle se redressa alors, la regardant avec un air mesquin et amusé sur le visage.

« Mais si Svarog est l’équivalant d’Odin chez toi, peut-être devrais je t’appeler Fille d'Odin avec un nom pareil. »

Elle rit alors, lui tirant la langue. Le pire, c'était qu’elle le pensait presque même si c’était là presque une infamie. Avec un nom pareil, Alexis descendait peut-être de Svarog directement, mais encore fallait-il croire aux dieux étrangers, ce qui était toujours un problème du côté de la jeune norvégienne. C’est alors, que, sans réfléchir, elle l’enlaça autour de cou et vint l’embrasser, très naturellement et langoureusement tout en se mettant à califourchon sur elle. Pourquoi un tel baiser si soudainement et sans raison apparente ?... Je pense qu’Aleksandra vous répondrait : « Pourquoi pas ? » Elle avait juste eu envie de l’'embrasser. De sentir ses lèvres sur les sienne et sa langue danser avec la sienne... Beaucoup se serait offusquée d’un tel geste, mais Aleks avait le sentiment qu’Alexis se laisserait faire et, même qui sait, elle apprécierait ?... Mais, encore une fois, c'était différents. Son cœur s’emballait à nouveau et pas d’excitation ! Non, c'était un nouveau sentiment qu’elle ne comprenait pas mais qu’elle embrassait bien volontiers tant il était agréable à ressentir.

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Quand un coeur réapprends à aimer

Aleks ne la connaissait pas encore assez pour savoir si elle était digne d’un tel surnom ou non. C'était, probablement, un sacrilège que d’appeler quelqu'un ainsi, surtout par rapport à un autre dieu qui n’était même pas d’origine Scandinave. Mais cela était venu si naturellement qu’elle n'avait pu le contenir pour elle-même. Ce surnom l’amusait, à la fois taquin et honorable venant de la petite femme aux cheveux bleus et au corps frêle.

Sans surprise, la brunette fut des plus surprise par un tel baiser, volé aussi soudainement. Mais la suite fut des plus surprenante. Car Alexis se laissait aller pleinement au baiser mais, surtout, elle l’appuyait et, même, elle avait passé ses mains dans son dos, comme pour demander à Aleks de ne surtout pas arrêter... De ne surtout pas s'éloigner. La petite femme ressentait à nouveau cette sensation curieuse, comme si son cœur était en chute libre dans sa poitrine... C'était plaisant, enivrant. Ses joues devenaient cramoisies.

Combien de temps avait duré ce baiser ? Je ne saurais vous le dire. Mais pour la norvégienne, cela avait semblé être à la fois une seconde et une éternité... Ce n’est que lorsque le souffle lui manqua qu’elle rompit, finalement, le baiser. Je mentirais si je vous disais qu’elle ne voulait pas plus. Ce baiser avait fortement attisé le feu du désir qui brulait en elle, mais pas seulement... Un autre feu s'était allumé en elle, plus virulent, plus puissant que tout ce qu’elle avait connu, et elle sentait au plus profond de son âme qu’aller plus loin, maintenant, risquait de gâcher ce moment unique qu'elles vivaient ensemble, en ce moment. Elle posa délicatement son front sur le sien en fermant les yeux.

« Je ?... »

Lui répondit elle, amusée, mais, encore une fois, il y avait plus que de la malice dans sa voix... De la tendresse, je dirais. Tendresse partagée par la très jolie brune. À ses paroles, elle ne put s'empêcher de rire doucement.

« Ahah... L'un n’empêche pas l’autre... Et le rival d'hier peut devenir l’ami de demain... »

Il y avait une forme de sagesse dans sa phrase, mais cela sonnait faux dans sa bouche. Amies ?... Non, ce n’était pas ce qu’elle voulait. Alors quoi ? Qu’est-ce qu’il voulait ce petit cœur tout rabougrit qu’elle avait arrêté d'écouter depuis des années ? Elle ne le savait pas trop. En vérité, elle ne savait plus trop ce qu’elle voulait. Cette situation lui semblait terriblement compliquée et, pourtant, l’était-elle vraiment ? A sa réaction, elle ne put s'empêcher de rire. Mais cette caresse, cette douce caresse sur sa joue la fit s’attendrir et, telle un chaton en quête de douceur, elle vint frotter doucement son visage contre sa main.

« Ce n’était qu’un baiser, mademoiselle... Un superbe baiser, mais rien comparé... à ce qu'il aurait pu se passer... ~ »

Lâcha-t-elle, amusée. Car oui, elle était tentée d’aller plus loin... Mais, encore une fois, cela gâcherait la magie de ce moment. De plus, sa condition physique ne lui permettait pas de faire des folies de son corps comme elle l’aurait aimé. Non, il valait mieux profiter de ce moment tendre et inattendu. Elle lui demanda alors, comme dans un murmure, sa voix étant devenu tendre et affectueuse :

« Franchement... Fille d’Odin… qui es-tu ? »

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L'invitation

La petite femme n’avait pas idée du débat qui était en train de naitre dans l’esprit de la belle Chevalière en face d’elle. Elle ne se rendait pas compte qu’elle était en proie aux mêmes doutes, aux mêmes sensations, aux mêmes émotions et sentiments. À ceci près que ce débat, elle le tenait avec un démon intérieur. Aleksandra était totalement sous le charme de cette jeune femme et elle-même ne comprenait pas comment cette magie avait-elle pu s’opérer aussi efficacement, elle qui ne s'était jamais liée d’amour avec qui que ce soit et qui n’avait que peu d’ami. L’une avait disparu depuis très longtemps et l’autre avait voulu sa mort quelques jours plus tôt. C'était une des raisons pour lesquelles elle ne s'était jamais laissée aller à des sentiments aussi compliqués que l’amour à la vue de ses échecs passé en question d'amitié mais cette fille… Cette fille lui semblait si différente de toutes les autres personnes qu’elle avait pu croiser durant sa vie compliquée.

Leurs yeux ne se quittèrent pas. L’une et l’autre semblaient comme connectées ensemble dans une forme de tendresse unique. La réponse de la jeune femme fut d’une simplicité déconcertante même si, aux yeux d’Aleks, elle semblait lourde de sens. Une forgeronne qui n’abandonne jamais ? A quoi faisait-elle réellement allusion ? Cette réponse soulevait bien plus de questions qu’elle n’en résolvait. Elle souligna cependant cette réponse un instant (et un sourire charmant) plus tard, relevant sa détermination. L'enfer. Encore une personne qui a connu l'enfer. A croire que c’est une chose particulièrement commune chez les Héros. Mais cette détermination n’avait rien à voir avec le coté révolu de Jae. Non, ici, Alexis semblait presque prête à replonger dans les enfers enfin d’accomplir son devoir. Au final, peut-être que Aleks se faisait une image faussée de ce que pensait vraiment Alexis, mais c'était ainsi qu’elle voyait actuellement la belle chevalière : Rien au monde ne pouvait lui résister, pas même les enfers. À nouveau, la norvégienne sentit son cœur faire une chute libre dans sa poitrine.

« Une simple forgeronne aurait peur des enfers... Tu n’es pas une simple forgeronne, Alexis Svarog... Tu m'as l'air... d’être bien plus. »

Lâcha-t-elle doucement, presque dans un murmure. Elle leva doucement une main et, délicatement, prit une mèche de cheveux entre ses doigts et entrepris de lui faire une petite tresse. La petite blonde (enfin, anciennement blonde) ne tenait pas en place, encore plus dans cette situation si... étrange. Alors elle s’occupait les mains avec ce qu’elle pouvait afin de ne pas avoir à caresser le visage de la belle chevalière pour profiter de la douceur de sa peau ou revenir l’embrasser pour profiter de la délicatesse de ses lèvres. Alors, lorsqu'elle lui proposa de venir lui rendre visite, la petite femme sursauta et lui offrit un large sourire.

« Moi ?!... Venir aux forges ! Mais très volontiers ! »

Elle se rendit compte qu’elle avait dit cela avec énormément d'enthousiasme... Peut-être un peu trop. Elle se racla, alors, rapidement la gorge et lui dit, prenant un air sérieux.

« Enfin, oui, quand Hermes m’aura lâché la grappe... Revenir bredouille ne va certainement pas lui plaire alors je vais surement me retrouvée contrainte à prendre une autre mission pour ne pas l’offenser. »

Elle soupira et se remit à faire la tresse, sans même avoir demandé à Alexis si cela lui allait qu’elle s'occupe de ses cheveux ainsi. Mais cela l’aidait à se calmer un peu, son petit cœur ne semblant pas décidé à ralentir en présence de la jolie brune.

« Et puis, bon... Tu penses que je serais bien accueilli ?... Je veux dire, je ne suis pas QUE une voleuse... Tu comprends ? »

Aleksandra s'était renseignée sur les différents groupes et il semblait que les chevaliers défendaient l'humanité et méprisaient la violence contre les humains. Or, Aleks était, également, un excellent assassin. Elle ne comptait plus le nombre de personne qu'elle avait tué. Il y avait peu de chance pour que Hephaïstos ou Athénas soient heureux d'apprendre la présence d’une tueuse en série sous leur toit... enfin, dans leur volcan en l’occurrence.

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Voices

« Hum… »

Aleks n’insista pas. Mais Alexis semblait, malgré tout, bien plus complexe qu’elle ne le paressait. Avoir peur de l’enfer, c’est normal. Surtout lorsqu’on l’a vécu. Encore une fois, elle repensait à Jae qui semblait comme choqué à vie par ce qu’il avait vécu dans son passé… Mais en ce qui concerne la jolie brunette, cela semblait encore pire. Car elle avait vécu son propre enfer et semblait prête à y retourner. Ou c’est de la folie, ou c’est de la bravoure… Probablement un peu des deux.

Sa réaction à l’aveux de son côté tueuse stoppa le geste de la petite folle qui cligna des yeux avec une bouille d’enfant surprise. Non, c’est sûr, c’est une folle. Aleksandra venait tout juste de lui avouer qu’elle avait tué par le passé… Et pas qu’un peu et Alexis, elle, se contentait de rire en lui répondant aussi gaiement que si la petite Norvégienne lui avait avoué être allergique aux arachides. Nan mais sérieux, d’où sort cette fille aussi gentille que magnifique ?...

En tous cas, elle la rassura, lui stipulant qu’il y avait peu de chance pour qu’elle croise un des dieux des Chevaliers par hasard. A la question de la jeune femme concernant son possible malaise dans les profondeurs d’un volcan, elle éclata de rire à son tour.

« Ahah, t’inquiète, ça devrait aller. Mes ancêtres étaient habitués aux espaces clos et ma maison n’était pas beaucoup plus grande que cette hutte. Et, ne t’en fait pas… Je ne ferais pas de vague. Je sais me tenir… parfois… de temps en temps… une heure ou deux… »

Sa voix s’était doucement éteinte au fur et à mesure que la fin de sa phrase approchait. Alex se savait intenable. Elle espérait juste qu’elle saurait calmer ses nerfs chez la douce Alexis qui l’avait si gentiment invité chez elle, histoire de ne pas la ridiculiser devant ses camarades. Elle reprit doucement ses tresses à sa question. Une ombre passa sur son visage.

« Je ne l’ai pas… tellement voulu. Disons que j’ai dû me débrouiller seule très tôt. J’ai commencé par voler… et, tôt ou tard, on se retrouve dans l’obligation de tuer… Je suis très douée à faire ça et… je mentirais si je te disais ne pas aimer ça sur le coup. Mais, au bout d’un moment… on les entends… dans sa tête… les voix… »

Que l’on aime tuer ou non, ce n’est pas quelque chose de saint pour l’esprit… Surtout lorsque l’on a un esprit déjà fragilisé par un passé difficile. Elle ne se savait pas très nette dans sa tête et la solitude n’avait pas aidé.

« Tu as failli voir mon coté tueur tout à l’heure… C’est bête à dire, mais… j’étais presque prête à le faire… à te tuer… et tu es là à prendre soin de moi. »

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You can't kill me, do you ?

La caresse sur son visage la rassura et, à nouveau, elle ouvrit de grands yeux ronds sur la jeune femme en face d’elle, avant de les fermer légèrement et de profiter de la caresse en soupirant doucement. Ce que cela pouvait être agréable… Sa réponse la rassura et la jeune Mercenaire eut un léger sourire en ouvrant ses yeux sur la belle Chevalière.

« Ne t’en fait pas… je n’ai pas prévu de m’en prendre à qui que ce soit à l’avenir… »

Mais Aleksandra avait révélé que quelque chose ne tournait pas rond chez elle… Elle savait qu’elle s’ouvrait beaucoup trop à Alexis. C’était un peu dangereux, mais c’était si une relation de confiance instinctive était en train de naitre entre les deux jeunes femmes. Sans comprendre vraiment pourquoi, elle s’ouvrait à elle dans son intégralité, comme si la petite Mercenaire voulait se révéler dans son entièreté, en toute honnêteté… ou alors étais ce un défi pour savoir si Alexis allait toujours l’apprécier en sachant cela ?... La jeune femme lui répondit que, à part son démon, il n’y avait pas de voix dans sa tête. Néanmoins, elle semblait se montrer compréhensive et lui expliqua que, malgré tout, Azazel préférait les humains aux monstres. Aleks pencha doucement la tête de coté en la regardant dans les yeux. Mais elle ne répondit rien à cela… C’était donc ce qu’elle avait vu dans la grotte, cet aspect sombre et ce regard en prise à une folie sanguinaire… Elle avait aimé ce regard, ce visage plein de sang.

La douceur dans le regard de la jeune femme la fit rosir légèrement. Elle parlait avec sagesse et compréhension, chose que la petite norvégienne n’avait jamais connu jusqu’alors. Alexis lui avoua avoir été capable de la tuer en retour, pour se défendre… Mais qu’elle était heureuse de ne pas avoir eu à le faire. Ses paroles touchèrent Aleksandra en plein cœur.

« Alexs Svarog… Tu es vraiment une personne incroyable. »

Elle rit doucement et continue sa tresse en se pinçant la lèvre.

« Je te dis volontairement que j’aurais pu te tuer, et tu restes adorable avec moi… Franchement, tu m’étonnes de plus en plus. Mais… ça me fait plaisir de ne pas te faire peur. Tu sais, moi aussi je suis heureuse de ne pas t’avoir tuée… Après… je ne suis pas une menace pour l’humanité si ?... Je pense qu’il y a bien plus dangereux que moi en ce monde. »

Après tout, elle tuait mais ce n’était pas pour des idéaux haineux, par des croyances extrêmes ou par haine. Une graine de folie avait été planté et Aleksandra était devenue une tueuse au pseudonyme viking, menée par des croyances dépassées mêlées à un plaisir pur de tuer. Néanmoins, elle ouvrit de grands yeux sur la jeune Chevalière, concluant sa tresse par un nœud délicat. Une question lui vint alors en tête… Question qu’elle posa comme on demande à quelqu’un quel temps il fera le lendemain.

« Si elle te le demandait, Athena… tu le ferais sans hésiter ? Tu me tuerais ? »

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On est pas très sage avec Athena ? ~

L’entendre rire ainsi semble rassurer la petite femme qui lève curieusement les yeux vers la belle aux longs cheveux noirs. Aleksandra aurait dû s’y attendre, pourtant… Mais cette jeune femme fasse à elle semblait véritablement prête à lui donner sa chance… ou alors, elle n’avait véritablement pas peur de la mort. Mais la petite tueuse ne souhaitait absolument pas s’en prendre à elle… Il faudrait vraiment qu’il se passe quelque chose de grave pour qu’elle essaie, sérieusement, de lui faire du mal. C’était un sentiment qu’elle ne comprenait pas. Mais comme avec Karen, elle sentait qu’elle ne pourrait jamais s’en prendre à Alexis. Elle se cale doucement, la tête délicatement posée sur ses cuisses.

Alexis lui avoua qu’il y avait bien plus dangereux qu’elle et qu’il y avait bien plus grave que tuer… Faire souffrir par exemple. En effet, si Alexandra appréciait le frisson du meurtre, elle se sentait bien incapable de faire souffrir quelqu’un gratuitement sauf si celui-ci l’avait mérité… selon les lois de son peuple.

Puis elle lui avoua ne pas être en bons termes avec la Déesse de la Sagesse avant de lui dire qu’elle n’accepterait surement pas un tel contrat ou, du moins, pas avant d’essayer de comprendre qui elle était et pourquoi elle agissait de la sorte. Elle croyait en la rédemption, ce qui expliquait son comportement si protecteur et si compréhensif à son égard. Aleksandra lui offrit un tendre sourire, bien qu’elle gardait toujours cet éclat de malice dans le regard.

« Je vois… Je comprends mieux, alors, pourquoi tu prends tant soin de moi. C’est rassurant, cela veut dire que je ne suis pas encore perdu à tes yeux. »

Elle rit doucement et se mordille la lèvre. Décidément, cette fille l’épatait. Elle secoua doucement la tête.

« Tu es beaucoup trop gentille, Alexis Svarog, on ne te l’a jamais dit ? »

Mais, finalement, son regard devint plus sérieux et elle lui demanda.

« Mais, dis-moi… C’est quoi cette histoire ? Que s’est il passé pour que tu ne sois pas en très bon terme avec Athéna ?... Tu n’as pas été sage ? ~ »

Demanda-t-elle, ne pouvant garder son sérieux plus de dix secondes visiblement.

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STAY

Aleksandra se mordillait la lèvre bien souvent, il était vrai. Un toc bien particulier qui accentuait son côté provocateur et sensuel malgré son apparence juvénile. Alors qu’Alexis lui répondait, elle regardait avec un air d’admiration mais qui n’était pas dépourvu d’une certaine tendresse.

Lorsque la chevalière se laissa tomber sur le lit, Aleks vint se glisser à ses côtés, tel un serpent en quête de chaleur, sans la moindre pensée malicieuse… Même si cette position lui donnait presque envie de plus… Mais elle avait mal, il fallait le dire, et elle se sentait fatiguée après une utilisation aussi intensive de sa magie. Malgré tout, alors qu’elle parlait de son frère disparu, elle glissa doucement une main sur son ventre nu… et musclé… A nouveau elle se mordilla la lèvre en se rendant compte à quel point elle était forte. Mais la conversation prenait une tournure bien trop triste pour qu’elle en laisse échapper la moindre remarque. Elle posa doucement sa tête sur son épaule alors que ses doigts glissaient en suivant la courbure de ses abdominaux.

« J’ai… entendu parler des Chevaliers mais je ne pensais pas que vous étiez lié à ce point-là… Comme une famille… Je ne te connais qu’à peine… Mais je suis certaine que tu le retrouveras un jour. »

C’était la chose qui lui manquait le plus, autant chez les Mercenaires que dans la vie. Il n’y avait rien de plus important que la famille. La petite femme ferma les yeux à cette caresse et soupira doucement d’aise, regardant Alexis avec un léger sourire.

« Tu dis que ça n’a rien de fascinant, mais tu as quand même engueulé une Déesse, et pas n’importe laquelle. On parle d’Athéna là ! Elle n’est pas vraiment réputée pour son bon caractère ! »

Mais Aleks aussi avait osé provoquer un dieu pas très commode… mais sans Hermès, elle serait peut-être déjà morte ! Malgré tout, elle n’avait aucun regret… Elle ne voulait pas trop se mêler de ce qui ne la regardait pas, mais elle avait l’impression que son frère était partit de son plein grès, ce qui était une chose peu commune, surtout chez les Chevaliers. Néanmoins, Alexis ne semblait pas tellement non plus envie d’en parler, alors elle n’insista pas. C’était une conversation qu’elles auront l’occasion de terminer en temps voulu. Un sourire étira ses fines lèvres.

« Non, Alexis Svarog… Tu es une fille adorable, mais crois moi. Je préfère payer mes dettes moi-même. »

Elle la regarde dans les yeux, fermant finalement les siens à sa caresse avant de venir doucement l’embrasser à nouveau en glissant ses doigts fins dans ses cheveux. C’était un baiser tendre et bien différent de ceux dont la Nordique était habituée… Cette… Chevalière semblait avoir le pouvoir d’attendrir ce cœur meurtrie.

« Restes avec moi… »

Dit elle dans un souffle… Aleksandra était épuisée… Elle souhaitait dormir mais elle voulait encore profiter de la présence de la jeune femme à ses côtés… Juste profiter de sa chaleur sans plus attendre d’elle… Quelle sensation étrange…

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