Quand deux esprits se rencontrent
Ne sachant pas comment quitter l’endroit, l’amérindien commença à faire le tour de la ville, regardant tout autour de lui avec un air curieux. Pour ne pas faire peur gens qu’il croisait, il cachait la présence des cinq esprits, qu’il avait depuis nommés en références à d’anciens esprits des tributs de son pays. Pourtant, même ainsi il continuait à attirer l’attention sur lui, sa tenue détonnant grandement dans le décor et son bâton lui apportant les regards suspects des forces de l’ordre, se demandant surement s’il s’agissait d’un héros ou d’un fou à faire enfermer. Dans le doute, il l’avait laissé continuer son chemin, même s’ils avaient vraiment eu des doutes sur son état mental.
" - Mais non Ysun, nous ne sommes pas perdu, nous faisons juste le tour, pour trouver un endroit où nous rendre. Les gens sont gentils ici, ils vont nous aider, tu verras. "
Disait-il au loup qu’il était le seul à voir, tout en continuant de marcher. A force de déambuler dans les rues de la ville, il arriva devant un endroit étrangement différent des autres, même s’il n’était pas aussi étrange que l’opéra. Cet endroit était bien plus animé que le reste de la ville, de façon si étrange qu’Amarok s’y dirigea, comme attiré par ce lieu. Wakanda, l’esprit cerf, lui conseillait déjà de partir, de ne pas rester trop longtemps par ici, mais le jeune homme ne l’écouta pas.
A peine fut-il devant la foule, qu’il venait de comprendre pourquoi il était ainsi attiré et pourquoi Wakanda lui avait dit de faire demi-tour. Le bâtiment était un hôpital et la foule était à la fois constituée de vivants et morts. Les esprits des humains ne restaient pas très longtemps sur terre, mais ils s’accrochaient toujours à la vie, hantant régulièrement les lieux qui les avaient vus mourir. Le tsunami avait alors pris une grande inspiration, avant de s’avancer vers cette foule de mort, sachant que parfois les esprits avaient besoins d’un guide pour rejoindre le monde des esprits.
" - Mesdames et messieurs les non-vivants, pouvaient vous venir vers moi un instant. Je vais prendre un temps avec chacun d’entre vous, afin que vous puissiez partir en paix. "
Age : 36
Localisation : Quelque part sur les océans
Age : 31
Quand deux esprits se rencontrent
Sans étonnement, Amarok passa pour un fou aux yeux de tous ceux qui étaient venus voir des patients, se demandant même s’il n’était pas en train de les insulter. Mais comme il l’avait voulu les esprits étaient venus vers lui très rapidement, surement heureux de rencontrer quelqu’un qui pouvait enfin les voir. Le chaman commença à discuter avec les esprits un par un, cherchant à leur expliquer qu’ils devaient maintenant rejoindre leur nouveau royaume, celui des morts. Même s’il ne l’avait pas vu de lui-même, il se doutait que l’océan des esprits était bien mieux que le monde des vivants.
Mais parmi les esprits qui étaient autour de lui, se trouvait un vivant, un vivant qui avait décidé de venir lui parler. C’était la première fois, depuis bien longtemps, qu’un vivant autre que ceux des tribus venait lui parler. Il préférait vraiment le contact des esprits, un contact plus pur et moins superficiel que celui des humains. Pourtant parfois, il acceptait volontiers le contact des humains, surtout quand ils étaient accompagnés d’esprits comme celui qui venait de lui parler.
" - C’est vrai, la plus part du temps ils partent d’eux même, mais parfois ils restent un peu trop longtemps, se faisant souffrir et faisant souffrir les vivants en même temps. "
Ne pouvant plus faire son travail, le tsunami leur ordonna de retourner à leurs occupations, afin qu’il puisse discuter avec le nouveau venu. Il le regarda de la tête aux pieds, le détaillant au maximum, même si ça ne se faisait pas normalement. Une fois terminé, il s’attarda sur les esprits qui l’accompagnaient et, contrairement à un humain normal, sa première question ne fut pas pour demander le nom de l’étranger.
" - Tu peux voir les esprits qui sont avec toi ? Tu leur as donné des noms ? "
Et tout en posant sa question, il tendit sa main vers les esprits pour venir les caresser. Ces petits chatons étaient tout mignons et vraiment adorables, très loin de l’effet imposant des esprits qui accompagnés l’amérindien.
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Quand deux esprits se rencontrent
Amarok fut étonné d’entendre que tout le monde pouvait voir les esprits du jeune homme. C’était la première fois qu’il rencontrait quelqu’un d’autre capable de dévoiler la présence des êtres de l’autre monde. Il se disait que l’inconnu devait être quelqu’un d’important dans la région, surtout avec sa tenue et les esprits qu’il laissait apparaître. Peut-être avait-il même quelqu’un de bien plus puissant que lui en face et qui pourrait lui apprendre encore tellement de choses qu’il ne connaissait pas.
Tout en caressant le premier chat, il écouta le jeune homme annoncer les noms des trois chats, chacun ayant son propre caractère, tout comme les esprits qui accompagnés l’amérindien. Et tout comme on avait répondu à sa question, il allait maintenant devoir répondre aussi à celles de l’égyptien et avec un certain plaisir.
" - Oui, ils ont tous des noms. Le premier que j’ai rencontré, c’est Ysun, le loup. On peut dire qu’on a toujours vécu ensemble, puisque je devais avoir deux ans quand il est venu à moi. Il était bien plus petit à l’époque. Ensuite, j’ai rencontré Chulyen, le corbeau, pendant que j’étais en initiation en Norvège. J’ai poursuivi ma formation en Mongolie, où j’ai trouvé Wakanda, ce magnifique cerf, puis en Nouvelle-Zélande, où j’ai rencontré Gohone, le requin. Et j’ai terminé ma formation en adoptant ce beau lion, Tsohanoaï en Ethiopie. "
Avec un geste tendre, il caressa la fourrure fantomatique du loup, celui qui était bien le plus proche de lui.
" - Ils sont bien liés à moi, comme s’ils… me hantaient en quelque sorte. Ce lien les a renforcés, comme tu peux le voir. Plus je deviens fort et plus ils le deviennent aussi, tout comme ils deviennent plus grands. Je n’ose pas imaginer ce qui pourrait arriver si je perdais ne serait-ce qu’un lien. "
Il grimaça un peu en disant cela, avec de laisser place à un grand sourire. Le chaman attrapa ensuite la main de son confrère et la secoua un peu maladroitement.
" - Enchanté de rencontrer quelqu’un comme moi. Je suis Amarok, c’est le nom de l’esprit du grand loup chez les Inuits. L’équivalent d’un dieu chez eux, et toi ? "
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